En situation de survie, le risque de morsure de serpent est relativement minime lorsqu’on connaît les différents types de serpents et leur habitat.
Néanmoins, cela pourrait arriver et vous devez savoir quoi faire.
Il est rare que l’on meure d’une morsure de serpent.
Plus de la moitié des victimes ne présentent que des signes d’empoisonnement légers ou nuls et environ le quart seulement subit un empoisonnement systémique grave.
Toutefois, dans une situation de survie, le risque de morsure de serpent peut affecter le moral et, à défaut de prendre des mesures préventives ou de savoir la soigner correctement, une morsure peut donner lieu à des drames inutiles.
Dans le traitement d’une morsure de serpent, le premier souci est de limiter la quantité de tissu détruit autour du site de la morsure. Toute morsure d’animal peut s’infecter en raison des bactéries présentes dans la bouche de l’animal.
Que le serpent soit venimeux ou non, l’infection locale est en grande partie responsable des séquelles dune morsure.
Le venin de serpent contient non seulement des poisons qui attaquent le système nerveux central de la victime (neurotoxine) et la circulation sanguine (hémotoxine), mais aussi des enzymes digestives (cytotoxines) qui aident le serpent à digérer sa proie.
Ces poisons peuvent entraîner la nécrose d’une grande surface de tissu, laissant une grande plaie ouverte.
Faute de soins, cette situation pourrait éventuellement exiger l’amputation.
Calmez et rassurez
Le choc et la panique de la personne mordue par un serpent peuvent également affecter ses chances de survie.
La surexcitation, l’hystérie et la panique peuvent en effet accélérer la circulation sanguine et, par conséquent, l’absorption de la toxine par l’organisme.
Les signes de l’état de choc apparaissent dans les trente minutes qui suivent la morsure.
Venimeux ou pas ?
Avant de commencer à soigner la morsure, déterminez si le serpent est venimeux ou non.
La morsure d’un serpent non venimeux laisse la trace de rangées de dents. Celle dun serpent venimeux peut aussi laisser ce genre de trace, mais elle présentera en plus une ou plusieurs marques de perforation causées par la pénétration des crochets.
À moins d’être un expert dans l’identification des serpents, mieux vaut traiter toutes leurs morsures comme étant venimeuses.
Les symptômes visibles
Les symptômes d’une morsure venimeuse peuvent être une hémorragie spontanée du nez ou de l’anus, la présence de sang dans l’urine ainsi qu’une douleur et, dans les minutes qui suivent et jusquà deux heures plus tard, une enflure au site de la morsure.
Les difficultés respiratoires, la paralysie, la faiblesse, les contractions musculaires brèves et saccadées, l’engourdissement sont aussi des effets des venins neurotoxiques.
Ces signes se manifestent de 1,5 à 2 heures après la morsure .
Les symptômes d’une morsure de serpent varient en fonction de l’espèce de l’animal, mais en résumé , ils peuvent inclure :
- une enflure des tissus situés autour de plaie, s’étendant petit à petit dans la zone environnante
- du sang dans les urines
- une soif importante
- des maux de tête importants
- une arythmie
- un état de faiblesse et d’épuisement
- des vertiges
- des troubles de la vision
- un état de confusion mentale
- des difficultés de coordination musculaire
- des palpitations
- des difficultés respiratoires
- des fourmillements
- des mouvements respiratoires excessifs
- un engourdissement des lèvres et de la plante des pieds
- des vomissements et des diarrhées
- une perte de connaissance
- une chute de la pression artérielle s’accompagnant d’une augmentation du rythme cardiaque.
Que faire en cas de morsure de serpent
- Restez calme, mais agissez promptement.
- Rassurez la victime et gardez-la immobile
- Retirez les montres, bagues, bracelets et tout autre objet qui peuvent la serrer
- En autant que faire se peut, immobilisez la partie affectée de manière à ce qu’elle se retrouve en-dessous du niveau du coeur.
- Gardez les voies aériennes ouvertes (surtout dans le cas d’une morsure près du visage ou du cou) et tenez-vous prêt à faire le bouche-à-bouche ou la réanimation cardio-respiratoire.
- Sur le membre atteint, à deux ou quatre pouces au dessus de la morsure, resserrez légèrement un garrot improvisé. Et si l’enflure progresse vers le haut, arrêtez sa progression en remontant le garrot. Celui-ci devra être juste assez serré pour bloquer le sang dans les vaisseaux de surface, sans entraver, pour autant, la pulsation artérielle.
- En moins d’une heure, faites une incision (pas plus longue que 6 mm et plus profonde que 3 mm) sur chaque perforation, en coupant juste assez profondément dans la première et la deuxième couche de l’épiderme pour élargir les marques laissées par les crochets.
Placez une ventouse sur la morsure et assurez-vous d’avoir un joint hermétique.
Aspirez trois ou quatre fois le site de la morsure.
N’utilisez votre bouche pour aspirer le venin qu’en dernier recours et seulement si vous n’avez aucune plaie buccale ouverte. Crachez le sang que vous aurez aspiré et rincez-vous la bouche à l’eau. Le venin du serpent est inoffensif dans la bouche, à moins qu’il y ait une blessure. Même à cela, le risque est très restreint. Aspirez le venin pendant 15 mn sans arrêt Cette méthode permet de retirer de 25 à 30 pour cent du venin. - Si après ce temps, la victime ne ressent pas de sécheresse et de raideur dans la bouche, de maux de tête, de douleurs ou d’enflures, cela veut dire que le venin n’est pas toxique.
- Si le contraire se produit, le venin est évidemment toxique et il vous faut alors continuer à aspirer le venin .
Après avoir soigné la victime selon les directives précédentes, prenez les mesures suivantes pour réduire les effets locaux de la morsure :
- Si l’infection apparaît, gardez la plaie ouverte et propre
- Après 24 à 48 heures, utilisez la chaleur afin de prévenir la propagation de l’infection locale. La chaleur aide aussi à extirper linfection.
- Couvrez la plaie dun pansement sec et stérile.
- Faites boire de grandes quantités de liquide à la victime jusquà la disparition de l’infection.