La psychologie du combat
Volonté et détermination
Bien que la capacité technique à faire usage de son arme avec efficacité soit effectivement importante pour survivre à une confrontation armée, il n’en demeure pas moins qu’elle doit impérativement être associée à une détermination sans faille .
Cette détermination est en effet l’aspect le plus important pour survivre à l’engagement.
Une arme à feu est effectivement totalement inutile si elle n’est pas associée à un acte à la fois volontaire et responsable.
Le meilleur tireur du monde équipé du pistolet le plus précis et le plus fiable ne survivra pas s’il n’est pas prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir (y compris donner la mort) pour protéger sa propre vie ou celle d’autrui.
« L’arme ultime est l’esprit humain, tout le reste n’est qu’accessoire »
John Steinbeck
« Celui qui n’est pas psychologiquement prêt à faire usage de son arme au cours d’une confrontation armé devra faire face à deux adversaires au moment du combat : il devra en effet se vaincre lui même avant de pouvoir affronter son adversaire »
La boucle « OODA »
Le concept de « la boucle OODA » (Observation, Orientation, Décision, Action) a été développé par le colonel John Boyd de l’US Air force.
Cette théorie basée sur son expérience en tant que pilote de chasse est intéressante à étudier car elle s’applique à absolument toutes les situations de combat.
Celle-ci repose sur le postulat suivant : tous les protagonistes engagés dans une confrontation suivent le même processus décisionnel.
Ce processus se compose comme suit :
- Une première phase d’observation (de l’adversaire et de l’environnement) dont le but est de recueillir les informations nécessaires à la phase suivante
- L’orientation qui permet de se positionner dans l’espace, mais également de se préparer psychologiquement.
- Vient alors la phase de prise de décision, qui s’appuie sur les informations recueillies au cours des phases précédentes ; elle a pour objet de déterminer la conduite à tenir.
- Puis vient l’action, résultat logique des trois phases précédentes qui clos la boucle avant que cette dernière ne reparte pour un nouveau cycle.
Degrés de préparation et anticipation : le code des couleurs
Le seul moyen d’augmenter les chances de survie face à une confrontation armée est d’être préparé mentalement à faire face au plus large panel de situations et de pouvoir anticiper toute action hostile de la part d’un adversaire présumé.
En effet, plus tôt les différents paramètres d’une situation donnée sont perçus et analysés, plus rapide sera le processus décisionnel.
Le Colonel Jeff Cooper, père des techniques de tir de combat moderne, s’est appuyé sur ce principe pour définir différents degrés de conditions psychologiques (influant sur la perception de l’environnement) qu’il a synthétisés sous la forme d’un code de couleur.
(Blanc ) Détendu, inattentif –> Aucune perception de danger, l’attention du sujet n’est pas concentrée sur son environnement (Je suis chez moi, je me relaxe devant la télévision).
(Jaune) Détendu mais attentif –> Conscience de l’environnement. Il n’y a aucun danger pour le moment mais la situation peut évoluer (je marche dans la rue, je fais donc attention au monde qui m’entoure, aux passants, aux véhicules, etc… )
(Orange) Attentif à une menace supposée –> Danger supposé, le sujet se concentre sur le comportement de l’adversaire potentiel, de façon à pouvoir anticiper toute action. Tous ses sens sont en alerte, (attitude à adopter par exemple lors d’un contrôle d’identité).
(Rouge) Menace avérée –> Situation de combat, le sujet adopte un comportement adapté et focalise son attention sur la menace.
A ce code de couleur, certains instructeurs ajoutent une cinquième situation :
la condition noire –> condition particulière ou le sujet passe directement de la condition blanche à une situation de combat, et agit de façon totalement inadaptée ou à contre temps, car son processus décisionnel démarre alors que le cycle de l’agresseur est terminé depuis bien longtemps.
Il n’est toutefois pas humainement possible de rester 24 heures sur 24 en « condition Orange » et encore moins en condition rouge, il faut par conséquent savoir adopter le bon comportement face aux diverses situations.
L’anticipation de toute action hostile permet de réduire le temps de réaction de façon conséquente, une partie du processus décisionnel ayant démarré avant même le début de l’affrontement.
Idéalement, l’anticipation peut même dans certains cas permettre d’éviter purement et simplement d’avoir à combattre.
L’importance de la préparation mentale
L’expérience démontre que l’état psychologique d’un individu est en règle générale le paramètre les plus important pour survivre à une confrontation armée.
Au cours d’une confrontation armée, les chances de survie d’un individu préparé sont basées à 75% sur le mental, à 15 % sur les compétences techniques , à 5 % sur sa condition physique et à 5% sur le facteur chance.
En outre, pour un individu non préparé, la tendance s’inverse et ses chances de survie reposent alors à 5% sur son mental, à 15 % sur ses compétences techniques, à 5 % sur sa condition physique et à 75% sur le facteur chance.